Sous-espace projectif

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En géométrie projective, un sous-espace projectif est une partie remarquable d'un espace projectif. Il est défini comme le projeté d'un sous-espace vectoriel de l'espace vectoriel associé. Contrairement à ce qui se passe en géométrie affine, il n'y a pas de phénomène de parallélisme, ce qui donne des propriétés simples d'incidence en termes de dimensions.

Définition

On suppose que E {\displaystyle E\,\!} est un espace vectoriel, P ( E ) {\displaystyle P(E)\,\!} l'espace projectif associé et π {\displaystyle \pi } l'application de projection de E {\displaystyle E\,\!} sur P ( E ) {\displaystyle P(E)\,\!} .

Sous-espaces, dimension

Si F {\displaystyle F\,\!} est un sous-espace vectoriel non réduit à { 0 } {\displaystyle \{0\}\,\!} , on peut encore définir l'espace projectif associé P ( F ) {\displaystyle P(F)\,\!} sur F {\displaystyle F\,\!} . On peut également considérer le sous-ensemble de P ( E ) {\displaystyle P(E)\,\!} formé par les π ( x ) {\displaystyle \pi (x)\,\!} tels que x F {\displaystyle \,\!x\in F} , c'est-à-dire l'image π ( F ) {\displaystyle \pi (F)\,\!} . Ces deux modes d'introduction sont équivalents et permettent de définir la notion de sous-espace projectif.

Lorsque le sous-espace vectoriel est de dimension k+1, on dit que le sous-espace projectif associé est de dimension k. Avec cette convention, les sous-espaces vectoriels de E de dimension k + 1 sont en correspondance bijective avec les sous-espaces projectifs de P(E) de dimension k[1]. En particulier on appellera droite projective de P ( E ) {\displaystyle P(E)\,\!} un sous-espace obtenu à partir d'un plan vectoriel de E {\displaystyle E\,\!} , mais hyperplan projectif tout sous-espace projectif défini à partir d'un hyperplan vectoriel.

Dans le cas où l'espace vectoriel est défini sur le corps des réels, P ( F ) {\displaystyle P(F)\,\!} est en fait une sous-variété de F {\displaystyle F\,\!} , effectivement de dimension k.

Sous-espace engendré par une partie

Pour toute partie A {\displaystyle A\,\!} de P ( E ) {\displaystyle P(E)\,\!} on peut définir le sous-espace projectif engendré par A {\displaystyle A\,\!} , comme le plus petit sous-espace projectif de P ( E ) {\displaystyle P(E)\,\!} contenant A {\displaystyle A\,\!}  ; on le notera P r o j ( A ) {\displaystyle Proj(A)\,\!} .

Il correspond au sous-espace vectoriel engendré par l'image réciproque π 1 ( A ) {\displaystyle \pi ^{-1}(A)\,\!} de A {\displaystyle A\,\!} par la projection canonique : P r o j ( A ) = π ( V e c t ( π 1 ( A ) ) ) {\displaystyle Proj(A)=\pi (Vect(\pi ^{-1}(A)))\,\!}

Opérations sur les sous-espaces projectifs

Si P ( F ) {\displaystyle P(F)\,\!} et P ( G ) {\displaystyle P(G)\,\!} sont des sous-espaces projectifs de P ( E ) {\displaystyle P(E)\,\!} , l'intersection P ( F ) P ( G ) {\displaystyle P(F)\cap P(G)\,\!} est un sous-espace projectif correspondant au sous-espace vectoriel F G {\displaystyle F\cap G\,\!} de E {\displaystyle E\,\!}  : P ( F ) P ( G ) = P ( F G ) {\displaystyle P(F)\cap P(G)=P(F\cap G)\,\!} .

D'autre part l'union de deux sous-espaces projectifs n'est pas en général un sous-espace projectif mais on peut considérer le sous-espace projectif engendré par P ( F ) {\displaystyle P(F)\,\!} et P ( G ) {\displaystyle P(G)\,\!} , qui correspond au sous-espace vectoriel somme F + G {\displaystyle F+G\,\!}  : P r o j ( P ( F ) P ( G ) ) = P ( F + G ) {\displaystyle Proj(P(F)\cup P(G))=P(F+G)\,\!} .

Propriétés d'incidence

Les premières propriétés des espaces projectifs s'expriment en termes d' incidence : les résultats sont beaucoup plus clairs que dans le cas vectoriel.

Pour tout couple de sous-espaces projectifs de dimensions finies on a la relation fondamentale :

d i m P ( F ) + d i m P ( G ) = d i m P ( F + G ) + d i m P ( F G ) {\displaystyle dim\,P(F)+dim\,P(G)=dim\,P(F+G)+dim\,P(F\cap G)\,\!} .

Alors que dans le cas d'un espace affine on a seulement inégalité (voir formule de Grassman).

Application fondamentale de ce résultat : si P ( E ) {\displaystyle P(E)\,\!} est un plan projectif, et si P ( F ) {\displaystyle P(F)\,\!} et P ( G ) {\displaystyle P(G)\,\!} sont des droites projectives, on obtient 2 = d i m P ( F + G ) + d i m P ( F G ) {\displaystyle 2=dim\,P(F+G)+dim\,P(F\cap G)\,\!} . Or l'espace somme P ( F + G ) {\displaystyle P(F+G)\,\!} est inclus dans P ( E ) {\displaystyle P(E)\,\!} , donc de dimension inférieure ou égale à 2. On obtient d i m P ( F G ) 0 {\displaystyle dim\,P(F\cap G)\geq 0\,\!} , c'est-à-dire que deux droites du plan projectif ont toujours au moins un point commun, le point à l'infini.

Autrement dit il n'y a pas de droites parallèles dans un plan projectif, et plus généralement pas de notion de parallélisme en géométrie projective. On voit ici le progrès par rapport à la géométrie affine : la géométrie projective va nous permettre d'éliminer de nombreux cas particuliers dus au parallélisme.

Notes et références

  1. Michèle Audin, Géométrie, EDP Sciences, (lire en ligne), p. 179.
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